Coronavirus : assouplissement du chômage temporaire pour raisons économiques

Outre des mesures relatives au crédit-temps corona et aux emplois de fin de carrière corona et à la réduction du temps de travail, l’arrêté royal n° 46 publié hier au Moniteur Belge introduit un régime visant à faciliter le passage du chômage temporaire pour cause de force majeure corona aux systèmes existants de chômage temporaire pour raisons économiques des ouvriers et des employés.

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Cette mesure vise la situation d’un employeur qui n'est plus dans les conditions pour invoquer la suspension de l'exécution du contrat de travail pour cause de force majeure temporaire en raison du COVID-19. Dans une telle situation, l'employeur peut avoir recours aux régimes de chômage temporaire pour raisons économiques existants pour les ouvriers ou les employés (articles 51 et 77/1 et suivants de la loi du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail), qui seront temporairement adaptés, jusqu'à la fin de 2020, afin de faciliter l'accès à ces régimes.

Dans le régime de chômage économique des ouvriers, il sera possible jusqu'à la fin 2020 de suspendre complètement le contrat de travail pour un maximum de huit semaines (au lieu de quatre). Un régime de travail à temps réduit peut être introduit jusqu'à la fin 2020 pour une durée maximale de dix-huit semaines (au lieu de trois mois). Les autres règles de ce système de chômage économique continueront à s'appliquer de manière inchangée.

En ce qui concerne les employés, jusqu'à la fin 2020, les employeurs pourront recourir au régime de chômage économique pour les employés sans devoir remplir les conditions préliminaires normales d'accès à ce régime, notamment les critères pour être considéré comme une entreprise en difficulté. Toutefois, l'employeur doit être en mesure de démontrer qu'il a connu une diminution substantielle de 10 % au moins de son chiffre d'affaires (ou de sa production) dans le trimestre précédant la mise en application du chômage économique, par rapport au même trimestre de 2019. En outre, il doit offrir deux jours de formation (formelle ou informelle, sans proratisation pour les travailleurs à temps partiel) par mois aux employés qui sont mis au chômage économique (remarque : aucune sanction n’est prévue si l’employeur n’offre pas ces jours de formation).

Dans ce contexte, la condition de l'existence d'une convention collective de travail ou d'un plan d'entreprise prévoyant le paiement d'un supplément est maintenue. Comme les critères pour être reconnue comme une entreprise en difficulté ne sont temporairement pas d'application, l'intervention de la Commission « Plans d'entreprise » et la procédure administrative y afférente, sont également temporairement suspendues. Toutefois, dans un souci de sécurité juridique, les plans d'entreprise, ainsi que les conventions collectives de travail concernées, doivent être déposés au greffe de la DG Relations collectives de travail du SPF Emploi. Comme les plans d'entreprise ne sont temporairement plus soumis à la Commission « Plans d'entreprise », cette Commission ne peut plus accorder de dérogation au montant du supplément de salaire.

Le nombre maximum de semaines pendant lesquelles les employés peuvent être placés en chômage économique sera augmenté jusqu'à la fin 2020. Le maximum de seize semaines calendrier par année civile (en cas de suspension complète) ou de vingt-six semaines calendrier par année civile (en cas de régime de travail à temps réduit) est augmenté de 8 semaines.

Cette mesure entre en vigueur le 1er septembre 2020 - à savoir le lendemain de l’échéance actuellement prévue pour la mesure du chômage temporaire pour force majeure corona généralisée - et cesse de produire ses effets le 31 décembre 2020.

L’Unisoc rappelle que les partenaires sociaux se penchent actuellement toujours sur la prolongation de la CCT n° 147 relative au chômage temporaire pour raisons économiques « employés » (dont les effets couraient jusqu’au 30 juin 2020). Par ailleurs, le G10 avait unanimement demandé au gouvernement de prolonger de façon généralisée la mesure du chômage temporaire pour force majeure corona jusqu’au 31 décembre 2020. Nous vous informerons de l’issue dans ces deux dossiers.

 

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