Forte chaleur et travail
Ça y est : les premières grosses vagues de chaleur sont là. En effet, la météo des prochains jours s’annonce caniculaire, avec des températures élevées. Dans ce cas de figure, les travailleurs ont droit à un certain nombre de mesures de prévention et de protection à charge de l’employeur. Rapide tour d’horizon de ces mesures à titre de rappel.
Que dit le Code sur le bien-être au travail ?
Les règles relatives au travail en cas de températures élevées (« chaleur excessive ») sont fixées par le Code sur le bien-être au travail (Livre V, Titre 1er, Chapitres V et suivants). La température doit être mesurée à l’aide d’un thermomètre « à globe humide ».
En effet, une certaine température chaude peut être insupportable par temps très humide, tandis que celle-ci ne pose aucun problème par temps sec. Il faut donc tenir compte de l’humidité et, dans certains cas, aussi de la vitesse du vent et du rayonnement direct que les travailleurs ressentent par le soleil ou par une machine.
Cela ne se mesure donc pas avec un simple thermomètre, mais avec un thermomètre dit « à globe humide ». Cette méthode de mesurage porte un nom savant : WBGT (wet bulb globe temperature). C’est une méthode scientifiquement fondée, mais pas très pratique dans les entreprises. Souvent, elles ne disposent pas d’un tel appareil. Par conséquent, des tableaux sont fournis qui vous permettent de faire la conversion en utilisant un thermomètre ordinaire en combinaison avec un hygromètre. Plus d’infos à ce sujet sur le site du SPF Emploi.
Lorsque la température mesurée avec thermomètre à globe humide dépasse 29 degrés en cas de travail léger ou très léger, 26 degrés en cas de travail modéré, 22 degrés en cas de travail lourd et 18 degrés en cas de travail très lourd, l’employeur doit prendre des mesures. Par exemple, un travail de secrétariat ou de bureau est considéré comme du travail très léger, un travail en position debout comme du travail modéré et des travaux de terrassement comme du travail très lourd.
Les mesures à prendre sont essentiellement les suivantes :
- protéger les travailleurs contre les rayons directs du soleil (volets, tentures, chapeaux, etc.) ;
- veiller à la distribution gratuite de boissons fraîches ;
- installer un dispositif de ventilation artificielle dans les 48 heures.
Si les désagréments persistent, l’employeur doit accorder des périodes de repos. Concrètement, en alternant des périodes de présence au poste de travail concerné avec des temps de repos sur place ou dans des locaux de repos.
En outre, il peut décider d’instaurer – ce n’est donc pas une obligation – un chômage temporaire. Durant cette période, le travailleur touche des allocations de chômage de l’ONEm.
Lors des périodes estivales, on observe souvent des concentrations en ozone élevées. La réglementation du travail ne comporte aucune disposition spécifique relative à la protection contre l’ozone d’origine climatologique. Cette exposition à l’ozone d’origine climatologique devant être considérée comme un risque du travail, des mesures de prévention peuvent être prises, essentiellement pour les travailleurs qui effectuent leurs tâches en plein air (exemples : travail lourd uniquement le matin c-à-d quand les concentrations en ozone sont les plus basses, pas d’heures supplémentaires, travail à l’intérieur ou à l’ombre plutôt qu’à l’extérieur, période de repos à l’intérieur, etc.).
Quid en cas de travail à domicile ?
En raison de la crise du coronavirus, le télétravail est toujours fortement recommandé là où c’est possible et donc de nombreux travailleurs prestent à domicile.
Nous conseillons aux employeurs de rappeler à leurs travailleurs concernés, notamment par voie électronique vu le contexte actuel, les bonnes pratiques pour concilier au mieux forte chaleur et travail. Exemples : manger léger, boire beaucoup d'eau, commencer à travailler plus tôt (chaleur et ozone), garder fenêtres et rideaux fermés, se passer régulièrement les mains sous l'eau tiède ou froide, et ainsi de suite.