Enfants influenceurs : le CNT plaide pour un cadre clair
Les partenaires sociaux interprofessionnels se sont penchés sur les évolutions du monde du travail concernant le travail des enfants, et plus particulièrement sur le nouveau phénomène des enfants influenceurs, dans un avis n°2.456 du 15 juillet 2025. Ils estiment que le cadre légal existant devrait être actualisé pour que les enfants soient mieux protégés dans le cadre des activités d’influence et soulignent la nécessité d’une campagne publique de sensibilisation pour informer les parents et les enfants sur leurs droits et obligations dans ce contexte.
La loi du 16 mars 1971 établit le principe de l’interdiction du travail des enfants. Pour certaines activités, limitativement énumérées à l’article 7, des dérogations individuelles à cette interdiction peuvent toutefois être demandées. On peut penser ainsi aux enfants acteurs, figurants, chanteurs, musiciens, danseurs dans des pièces de théâtre, opéras, émissions télévisées, défilés de mode, etc. L’exercice d’activités dans le cadre de ces dérogations est soumis à des règles strictes en termes de durées, pauses, périodes de repos et fréquence, en fonction de l’âge de l’enfant. Les revenus générés par ces activités doivent être versés sur un compte bloqué au nom de l’enfant jusqu’à sa majorité.
Le marketing d’influence faisant intervenir des enfants se déroule souvent dans la sphère privée et les parents ne sont pas toujours conscients que cela peut constituer du travail, en principe interdit à moins d’obtenir une dérogation individuelle. Par ailleurs, la liste des activités éligibles à une dérogation n’inclut pas clairement les activités d’enfants influenceurs. Les partenaires sociaux estiment donc qu’elle devrait être adaptée de manière à viser expressément ces activités et à lever ainsi toute incertitude quant à leur encadrement juridique. Les seuils applicables aux activités autorisées (nombre maximal de prestations, durées, fréquence, etc.) devraient également être revus pour tenir compte des spécificités des activités d’influence (multiplicité de posts souvent très courts, qui ne reflètent pas le temps de travail réel).
Le CNT insiste également sur le rôle central du SPF Emploi, premier interlocuteur des parents puisqu’habilité à recevoir les demandes de dérogation, pour fournir une information claire sur la législation applicable et sensibiliser les parents aux risques liés à la représentation des enfants sur les réseaux sociaux. Il estime enfin que la procédure de demande de dérogation devrait être plus accessible, qu’une possibilité de déposer des plaintes via un point de contact devrait être prévue et que la surveillance et les contrôles devraient être améliorés.
Pour plus de détails, nous vous invitons à parcourir l’avis du CNT qui est riche en analyses, références et ressources juridiques à ce sujet (notamment des propositions de loi et résolutions déposées à la Chambre et le cadre légal protecteur mis en place en France).