Coronavirus : résultats de l’enquête monitoring économique

Du 2 au 7 avril 2020, 155 entreprises situées en Belgique ont participé à l’enquête monitoring économique, réalisée par l’Unisoc en collaboration avec la Banque Nationale de Belgique (BNB) au sein du Economic Risk Management Group (ERMG), visant à objectiver l’impact économique de la crise du coronavirus et la santé financière des entreprises du secteur à profit social.

ERMG.PNG

Les entreprises qui ont pris part à l’enquête sont actives dans les secteurs socioculturels, de l’aide à la jeunesse et aux personnes handicapées, de l’action sociale, des entreprises de travail adapté, de l’aide aux familles et aux aînés, de l’enseignement et des hôpitaux.

La taille de l’entreprise est déterminante

À propos de l’incidence de la crise du coronavirus, 76 % des entreprises rapportent une baisse de leurs recettes, tandis que 26 % d’entre elles évoquent même une chute drastique (plus de 75 %). On observe que le caractère « non-essentiel » (classification faite par le gouvernement) de l’activité de l’entreprise joue un rôle prépondérant sur l’ampleur de l’impact de la crise actuelle. Or, les petites entreprises (de 1 à 10 travailleurs) exercent en très grande majorité des activités « non-essentielles » ; elles voient donc leurs revenus plus fortement comprimés que les entreprises de tailles moyenne ou grande. L’interdiction d’exercer l’activité et l’annulation pour partie des prestations sont d’ailleurs les deux raisons principales invoquées pour expliquer la perte de revenu.

Au niveau du chômage temporaire, 41 % des entreprises interrogées déclarent avoir déposé une demande ou envisagent de faire la démarche endéans le mois à venir. Ce chiffre est d’ailleurs confirmé par les premières statistiques disponibles début avril en la matière qui font état pour le secteur à profit social de près de 150.000 demandes introduites ce qui représente près de 20 % de l’emploi dans nos secteurs. 

À la question de savoir si les mesures actuelles sont jugées suffisantes, 59 % des répondants affirment qu’elles ne sont pas suffisantes et appellent à ce que de nouvelles mesures soient prises rapidement.

Il ressort que dans nos secteurs, il existe une grande incertitude quant aux subsides et une forte attente pour le maintien des subsides tel qu’escompté malgré l’annulation partielle ou complète des activités.

Par ailleurs, 20 % des entreprises évoquent des problèmes de liquidité, mais seulement 5 % d’entre elles considèrent qu’une faillite est soit probable, soit très probable.

En conclusion, cette photographie prise début avril de l’impact économique du coronavirus illustrée par les résultats de cette enquête confirme l’effet important de la crise du coronavirus sur les entreprises du secteur à profit social. L’enquête suggère qu’un grand nombre des entreprises du secteur à profit social voit ses revenus chuter drastiquement mettant en danger en particulier les plus petites structures. La perception actuelle des entreprises est teintée de pessimisme, mais la baisse des services et produits fournis par le secteur à profit social qui sera effectivement observée dépendra surtout de la durée des mesures de confinement ainsi que des mesures de déconfinement.

 

Retour vers la fiche thématique