Plan d'action diversité : La ressourcerie

« Travailler et être tiré vers le haut » : L'entreprise namuroise ‘La ressourcerie’ emploie plus d'une trentaine de personnes. Le travail est une source incontournable d'intégration de la personne handicapée dans le monde actif.

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Il y a une douzaine d'années, Marc Detraux crée La ressourcerie en terre namuroise. L'objectif est de récolter les encombrants déposés par les Namurois devant leur porte et de les valoriser au travers de points de vente, tout en offrant du travail à des personnes souvent exclues du marché traditionnel de l'emploi.

Ancien responsable de gestion de projets, principalement en milieu associatif, Marc Detraux lutte pour l'intégration de la personne handicapée. « J'ai toujours eu à cœur de travailler sur les problématiques sociétales. Avec le recul, je me rends compte que j'avais, même dans mes autres vies professionnelles, cet esprit d'entreprendre ». Ébéniste, restaurateur de meubles de formation, Marc Detraux est particulièrement sensibilisé à la matière, à l'humain et à l'environnement. « C'est le triangle parfait dans un projet économique qui garantit une certaine pérennité. »

Le citoyen belge a déjà l'opportunité de participer, à sa manière, à l'action d'entreprises sociales. « Mais ces pionniers que sont Terre, Oxfam et Les petits riens se sont associés à des projets différents du nôtre. C’est à l’occasion d’une mission économique au Québec que j’ai découvert ce qui allait devenir le modèle économique de La ressourcerie. Une fois rentré, je suis allé à la rencontre des gestionnaires de déchets et leur ai proposé de récolter les encombrants. C'est ainsi que le projet est né. »

Valorisation

Au contraire d'autres entreprises inscrites dans le même secteur, les sept camions de La ressourcerie ramassent tout sur leur passage, les bonnes choses et les moins bonnes. Le service qui n'est donc pas sélectif est aujourd'hui proposé dans 27 communes de la province de Namur, récolte 4.000 tonnes d'encombrants par an, pour près de 400.000 habitants (soit 80% de la population de la province). Au bout du compte, 250 tonnes d'encombrants sont réutilisées, 3.750 partent en recyclage et seulement 15% partent en déchets ultimes. La vente des biens recyclés s'organise dans les trois points de vente de la coopérative. Le chiffre d'affaires est de 1,2 million et la coopérative emploie 30 ETP et une vingtaine de travailleurs ‘article 30’, mis à disposition par le CPAS.

« Nous avons choisi de mettre en place une activité qui permet à des gens avec très peu de compétences de travailler. Le travail tire les gens vers le haut. Lorsque nous avons monté le dossier, nous avons reçu des échos positifs. Quand les acteurs namurois de l'économie sociale et de l'environnement ont répondu positivement, nous avons compris que c'était le bon moment pour ce type d'initiative. »

La ressourcerie au tout début, c'était 1 camionneur et des ateliers dans les anciens abattoirs de la ville de Namur. Puis l'entreprise a déménagé, en 2010, dans les locaux actuels de la chaussée de Waterloo.

À l'étroit, La ressourcerie devrait investir un nouveau site à l'horizon 2021, à côté du BEP environnement à Floreffe. Les magasins devraient également fusionner tandis qu'un point de vente au sud de la province est en perspective. « Il y a 12 ans, les gens ne consommaient pas de la même manière. Aujourd'hui, acheter devient un acte citoyen. Notre clientèle se compose surtout de personnes à la recherche de la bonne affaire, de chineurs mais aussi de clients qui veulent consommer autrement. Ils deviennent majoritaires dans notre clientèle ; ils veulent une décoration unique, qui sort des standards. Les personnes qui travaillent chez nous sont valorisées au travers de leur activité. Cette entreprise n'est pas un tremplin pour elles, c'est une finalité pour la grande majorité. »

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