Plan d'action diversité : Tower automotive

Quarante nationalités dans une même entreprise ! Tower Automotive à Destelbergen (Gand) occupe 270 personnes issues de près de quarante origines culturelles différentes.

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“La diversité est innée chez Tower”, explique Charlotte Nollet, HR-manager. Qu’est-ce que cela signifie pour la politique de diversité ? “Il n’existe pas de manuel de la diversité. Nous avons développé notre approche graduellement, nous avons découvert ce qui était nécessaire et ce qui fonctionnait. Parce que nous voulons tenir compte de nos collaborateurs, de leur situation".

Tower Automotive est un sous-traitant du secteur automobile et ça se voit immédiatement. Des robots soudeurs sont alignés dans le grand atelier de fabrication. Ils soudent des portes, des coffres, des planchers pour les constructeurs automobiles. Le matériel arrive en pièces et ressort sous la forme de produits semi-finis. Les robots effectuent de la soudure par points, de la soudure à l’arc, du collage, …

C’est une usine entièrement neuve. Elle a démarré au début du siècle quand l’usine Volvo Gent, établie à proximité, a pu construire une nouvelle voiture et cherché des sous-traitants à cet effet. “Mais ce fut une gageure”, explique Charlotte Nollet. Au même moment, Volvo cherchait 1.400 nouveaux collaborateurs. Le vivier dans lequel Tower et les autres nouveaux sous-traitants devaient puiser s’est vite épuisé. “C’est comme ça que nous avons commencé à engager des gens qui pouvaient et voulaient travailler. Nous n’avons pas regardé la couleur, la langue, la religion. C’est ainsi que nous avons constitué un groupe de collaborateurs très diversifié. De nombreuses personnes de couleur, d’origine arabe, mais aussi de nombreux Africains.”

“Nous en avons longuement discuté avec les syndicats. Ils voulaient un bon mélange, un reflet de la société en dehors de l’usine. Il n’y a chez nous aucun groupe majoritaire, mais une somme de minorités.”

Langue

La langue reste un point d’attention. “Nous communiquons en néerlandais et en anglais. Ce n’est pas pour des raisons de sécurité ou d’opérationnalité – il est possible le cas échéant de tout expliquer à l’aide de pictogrammes. Mais nous trouvons que la communication interpersonnelle est importante pour l’individu et pour le groupe. Après les heures, nous envoyons parfois nos collaborateurs à un cours de néerlandais, à nos frais.”

“Mais entre eux, ils peuvent parler leur propre langue. Certaines entreprises dissuadent cela, nous pas. Nous entendons ici les langues les plus diverses. Nous les encourageons toutefois tous à connaître un peu d’anglais ou même de français.”

Y a-t-il parfois des anicroches ? “Nous pratiquons la tolérance zéro pour la discrimination et le racisme. Ainsi, il y a quelque temps nous avons renvoyé quelqu’un qui ne voulait pas travailler sous la direction d’une femme célibataire – une femme africaine, un homme africain. L’homme disait que ce n’était pas possible dans sa culture. C’est peut-être vrai, mais c’est une ligne que nous ne voulions pas franchir.”

Nous comptons de nombreux collègues d’origine africaine parmi nos travailleurs. “Mais parmi eux aussi, il y a une énorme diversité. Il y a des musulmans, des catholiques et des fidèles à d’autres croyances. Nous avons des Africains de l’ouest et de l’est, parlant des langues très différentes. Il y a donc de la diversité même dans un groupe soi-disant homogène.”

C’est également le point de départ de la formation à la diversité que Tower donne à tous les dirigeants, à tous les niveaux. “Même une entreprise ‘blanche’ connaît la diversité : hommes et femmes, travailleurs très qualifiés ou peu qualifiés, petits et grands, caractères différents, ambitions différentes. Tous les hommes sont très différents. Nous y ajoutons seulement les différences culturelles et religieuses. Et nous en tenons donc également compte. Les musulmans peuvent prier pendant la pause. Ils peuvent faire leurs ablutions rituelles, mais de préférence dans les douches, pas dans les toilettes. Et, en principe, on ne peut pas manger dans l’atelier, sauf pendant le ramadan.”

Par ailleurs, les êtres humains ont tellement en commun. “Chacun veut aller de l’avant, prendre soin de ses enfants, gagner de l’argent, bien manger… quels que soient ses goûts. Quant aux différences, elles ne sont pas trop difficiles à surmonter dans l’entreprise. Chacun a ici des objectifs communs, le souci de la qualité, l’esprit de la famille Tower,… Nous sommes une ‘communauté’ à tous égards.”

Vacances

Tower Automotive a aussi une convention pour des vacances supplémentaires. “En été, nous fermons l’usine pendant trois semaines. Mais nous donnons à nos collègues la possibilité de prendre deux semaines de vacances supplémentaires. Ils ont ainsi la possibilité de rendre visite à leur famille au Maghreb, plus loin en Afrique, en Asie, en Europe centrale.”

C’est un choix délibéré. “Ces vacances prolongées doivent être planifiées. On pourrait aussi dire : trois semaines et c’est tout. Mais les travailleurs envoient alors des certificats médicaux et on n’a rien planifié dans ce cas. Nous préférons donc nous organiser : nous savons à l’avance qu’un certain nombre de collègues seront absents pendant deux semaines. Nous savons que nous devons remplacer vingt à vingt-cinq personnes. Nous recherchons donc à temps des intérimaires pour pouvoir continuer à tourner aussi efficacement.”

Cette règle s’applique aussi aux travailleurs qui ont des racines dans la région. “Nous ne faisons rien à titre individuel. La règle est valable pour tout le monde ou pour personne. Un Gantois peut aussi demander deux semaines de vacances supplémentaires.”

Et d’où vient cette approche ? “Il n’existe pas de manuel de la politique de diversité. Nous regardons ce que font les autres entreprises. Nous avons appris par essais et erreurs.”

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